INTERVIEW | Lola ROUPIOZ & Marion FERNANDES |

Dans un contexte réglementaire particulièrement mouvant (modification de la taxe annuelle sur les logements vacants en zone tendue, évolution des seuils des DPE…), le service gestion locative de Mont-Blanc IMMOBILIER se montre toujours aussi réactif pour améliorer l’offre existante. Conversation croisée avec Lola Roupioz, conseillère location et Marion Fernandes, chargée de gestion locative.

 

Propos recueillis par Vincent RAYMOND pour le magazine Bivouac Spirit, Mont-Blanc Immobilier.

 

Mesurez-vous déjà un impact des évolutions réglementaires sur l’état du marché au pays du Mont-Blanc ?

 

LOLA ROUPIOZ :

On observera réellement les effets de la taxe sur les communes en zone tendue début 2024. En revanche, concernant les diagnostics de performance énergétique (DPE), nous avons eu quelques mauvaises surprises : des logements classés E et F par le passé ont reçu un G (alors qu’ils étaient convenables) et n’ont plus pu être reloués. Le propriétaire s’est résolu à vendre, il y avait de trop gros frais pour la surface. Si cette obligation est compréhensible — car on ne peut pas louer des passoires énergétiques — elle s’avère injuste pour les propriétaires qui entretiennent leur logement mais sont “piégés“ par l’immobilisme d’une copropriété. Un DPE collectif sera obligatoire d’ici 2026 pour les copropriétés de moins de 50 lots.

 

 

Malgré cela, la demande demeure importante…

 

LR : En effet, nous n’avons aucun problème pour louer les appartements en portefeuille. Beaucoup de personnes qui habitaient à Chamonix sont descendues en bas de vallée à Sallanches, au Fayet.

 

MARION FERNANDES : Nous avons aussi de plus en plus de demandes pour des secteurs qui ne sont pas les nôtres, comme Magland ou Cluses, où les loyers sont moins chers. LR : L’augmentation annuelle des prix a été très importante cette année (plus de 3%), avec un impact encore plus fort en station.

 

MF : C’était prévisible. Après le Covid, tout a augmenté et les loyers ont suivi puisqu’ils prennent en compte l’augmentation du coût de la vie. C’est un indice automatique : ni l’agence, ni les propriétaires ne sont décisionnaires. Là, c’est considérable : on n’avait jamais vu ça. Habituellement, c’était quelques centimes, quelques euros. Comme il s’agit d’un pourcentage sur le loyer, plus ceux-ci sont élevés plus les augmentations seront conséquentes — de l’ordre de 40 à 50€ pour un logement à 900 ou 1000€. Certains locataires nous disent chercher de leur côté des logements moins chers. Potentiellement, ça va favoriser le turnover.

 

 

Y a-t-il des périodes creuses dans la demande ?

 

LR : Plus depuis un an et demi. Désormais, à l’exception de Janvier- Février, nous sommes en flux tendu. On pourrait croire que l’été est plus calme mais pas du tout : aujourd’hui, du fait du manque d’offres, les mutations professionnelles sont reportées et liées à la disponibilité d’un nouveau logement.

 

 

Trouvez-vous assez de mandats pour absorber la demande ?

 

LR : Honnêtement, il en manque ! Nous sommes à l’affût pour répondre à tous nos clients. Certains appartements ne sont même pas mis en ligne car il arrive qu’ils soient loués directement. Nous avons eu le cas récemment d’un T2 pour lequel on pressentait qu’il y aurait beaucoup de demandes. L’annonce a été désactivée en une journée car il y avait déjà trois visites programmées, avec la certitude d’un dossier retenu. Un T3 complètement équipé prendra plus de temps à trouver acquéreur car cette surface est davantage convoitée par une famille disposant de ses meubles et de sa vaisselle. Les studios, T1, T2 ou T3 vides sont, quant à eux, immédiatement loués.

 

 

Vous demeurez néanmoins sélectives dans le choix des biens mis en location…

 

LR : Complètement ! Nous réalisons une estimation et l’avantage par rapport à nos concurrents, c’est notre réactivité — ce sont les propriétaires qui nous le disent (sourire). Ainsi, si l’on nous contacte un Vendredi. le rendez-vous est pris pour le Lundi et le Mercredi l’estimation est livrée. Si ce n’est la veille ! Lors du rendu de l’estimation, si le logement est mal classé ou que les propriétaires ne sont pas enclins à faire des travaux, on leur explique que, pour leur bien et celui des locataires, le rafraîchissement et/ou l’isolation sont indispensables.

 

MF : Un bien louable aujourd’hui ne le sera peut-être plus dans un an si des travaux ne sont pas faits. C’est un budget à sortir mais sans cela, la part de revenus locatifs perçue tous les mois disparaîtra. Heureusement, beaucoup de propriétaires nous font confiance sur le choix des artisans, sur la validation des devis ; ils nous demandent souvent ce qu’on en pense… Ils savent qu’on n’est pas là uniquement pour les faire payer, mais pour que ce soit bien pour eux aussi.

 

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